Sortants de prison, jeunes précaires : comment être soi sans toit ?

Sortants de prison, jeunes précaires : comment être soi sans toit ?
Le 15° salon du logement des jeunes s’est tenu le 13 septembre en mairie de Lyon, sous l’égide et l’impulsion du très dynamique Comité Local pour le Logement  Autonome des Jeunes (CLLAJ).
Près de 30 associations, bailleurs sociaux, associations et organismes étudiants ont accueilli plus de 700 jeunes de 16 à 25 ans. La grande majorité de ceux-ci est en précarité, voire grande précarité, qu’ils soient ou non étudiants, en recherche d’emploi voire en errance.
 
Au regard des compétences développées par les Foyers MATTER en matière d’insertion et de prise en charge, notamment à l’égard des sortants de prison, nous avons été conviés à participer à une table ronde, aux côtés de Yasmina BOUAGGA, maire du 1er arrondissement, sociologue, et de Nicolas BERUT, responsable du programme « Logement d’abord » à la Métropole, par ailleurs partenaire de notre structure.
 
Les thèmes portés par les Foyers MATTER (représentés par Philippe PAREJA, administrateur) ont fait consensus : D’abord ce constat de la précarisation des associations, du fait des pratiques de financeurs souvent changeantes concernant l’attribution des subventions, pratiques et précarisation qui trouvent par ailleurs leurs prolongements au travers de politiques publiques parfois versatiles, dont les orientations changent trop souvent en fonction du climat politique. 
Dans un 2° temps, les participants ont déploré l’absence de reconnaissance des métiers du médico-social, et plus particulièrement des professionnels qui se consacrent à l’insertion des plus démunis. Cette non reconnaissance par les Pouvoirs Publics de la spécificité de métiers difficiles, qui demandent un engagement personnel fort, est aussi une cause du mal-être du secteur. 
En dernier lieu, le représentant des Foyers MATTER a déploré le hiatus constant entre des politiques pénales qui visent à construire 15.000 places de prison supplémentaires, alors que la situation de la récidive en France est plus que préoccupante (avec près de 11% de taux de récidive, sans diminution !) et ne fait pas l’objet d’une même attention. Et en tout cas pas en ce qui concerne les moyens qui devraient lui être alloués pour véritablement infléchir ce taux… 
 
La table ronde s’est conclue sur une note guère porteuse d’espoir en matière d’accès au logement, quels que soient les efforts des Bailleurs sociaux lesquels, faute d’une véritable politique du logement social, ne parviennent plus à faire face à la demande.
 
Philippe PAREJA